Ce mot peut s’apparenter à beaucoup de choses… Partir pour aller où? Pourquoi? Qu’est ce qui nous pousse à partir?
Pardonnez-moi cet article plutôt personnel…
J’ai toujours voyagé, vadrouillé en quêtes de découvertes, d’inconnu, d’apprentissage… Il y a quelques temps je me suis rendue compte que je partais certaines fois pour différentes raisons plus profondes. Bien sûr, il y a toujours ce goût et cette envie d’ailleurs inépuisables, ma bucketlist où de nouveaux endroits et choses ne cessent de s’ajouter à chaque fois que j’en coche une case.
Alors pourquoi partir? Partir à l’aventure car on a le temps, partir pour découvrir, partir parce que, hop l’opportunité se présente et ce serait bête de dire non… Toujours une bonne excuse de partir. ça c’est le gros gros positif.
Mais au delà de ça, partir peut avoir une autre facette. Il y a des fois ou je suis partie pour « fuir », fuir ce quotidien, cette routine que je déteste tant, la monotonie, fuir quelqu’un, un mal-être… Ça n’empêchait pas de profiter du moment, tout était laissé derrière moi, c’était aussi l’opportunité de me recentrer, me remettre en question, dépasser mes limites.
Je repense à ces deux ans et demi sur la route, qui m’ont conduite des USA au Canada puis à l’Australie, à mes amis qui me disent : on sait toujours quand tu pars (ou presque) et jamais quand tu reviens ». Au retour du Canada, grosse claque, coup de blues. Les soucis que j’avais « abandonnés », laissés volontairement derrière moi sont revenus de plein fouet: ce rythme de vie qui ne me convenait pas et le fait de ne plus être sur la route. Alors je suis partie seule pour l’Australie après deux semaines mais cette fois en ayant réglé ce qui devait l’être pour éviter cette claque du retour (Mille excuses aux amis que je n’ai prévenu qu’une fois partie).
Aujourd’hui, c’est un peu la même, je suis repartie seule (enfin avec ma bestiole à 4 pattes) au gré des chemins, un peu malgré moi (mais c’est le top, je ne regrette pas) et j’avais besoin de me changer les idées… Voilà… Partir parce qu’on a « besoin de se changer les idées ». Encore une sorte de fuite? Peut être, surement même! Je ne parle pas d’avoir besoin d’air ou de se changer les idées comme lors de vacances, non, partir pour oublier, ne pas affronter, prendre la fuite… Sauf que cette fois ce que je cherche à atténuer et étouffer se trouve au fond de moi. Dur de se fuir soi-même, impossible ! J’ai compris qu’on ne peut fuir ni ses émotions ni ses sentiments. On a beau tout faire pour les mettre de coté, s’occuper l’esprit H24, essayer d’oublier, se dire que le temps fera le reste mais non… Ils reviennent en pleine face lorsque l’on s’y attend le moins. Et puis fuir c’est lâche non?
Le long de ma route et de mes vadrouilles, j’essaie d’égrener ces sentiments pour les remplacer par d’autres mais ce n’est que se voiler la face. Certaines choses, certaines personnes, les anecdotes sont gravées en vous, quoi que vous fassiez. C’est comme ça. Tout comme je suis la personne que je suis, entière et naturelle, grâce à toutes les belles choses et les obstacles traversés, aux gens rencontrés, les rires, les larmes, les joies et les peines, l’émerveillement et les désillusions… et heureusement car tout cela fait grandir.
Au fond de mon être il y a cette force qui ne me quitte pas et me pousse à avancer, cette intuition qui me dit de ne pas lâcher ce que je ressens, surtout maintenant. Il faut pourtant se rendre à l’évidence que certaines choses, questions resteront sans réponse (joie de l’être humain, alors que cela pourrait être si simple parfois). Alors NON, je ne fuirai pas, ni ce qui me fait mal, ni les gens, ni rien, je ferai face ! Je ne lâcherai pas, je garderai en moi ces petits bouts de vous, de tout. Un jour peut-être les choses changeront…
Carpe Diem
Si vous avez tenu jusqu’ici je serai curieuse aussi de savoir : pourquoi vous « partez », vous aussi ?
Pendant longtemps je suis partie à l’aventure pour me changer les idées, découvrir d’autres manières de vivre, d’autres endroits, goûter à d’autres saveurs, m’enivrer d’autres ambiances, couper avec le train train quotidien… mais en fait j’ai réalisé récemment que je faisais tout cela pour mieux me connaître moi-même à travers la rencontre avec l’inconnu, je découvres des parts de moi que je ne connaissais pas dans ma vie quotidienne et parfois je suis vraiment surprise de ce que je découvre sur moi-même. Je partage vraiment les mots d’André Suarès : » Le voyageur est encore ce qui importe le plus dans un voyage. »
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Merci pour ce beau commentaire ! C’est tellement vrai
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