« Baroudeur » 2.0

Avec le développement des réseaux sociaux et d’internet, il est de plus en plus courant de côtoyer une nouvelle forme de ‘baroudeur’ / voyageur.

C’est un peu étrange. Pour poser un tableau grossier: il vit en van ou en camping-car, prône l’écologie, le respect de la planète; le partage et la découverte du monde…

Pourtant, bien loin de cette belle image de voyage, il fait ses courses en supermarché au détriment des petits producteurs croisés sur la route, fait le tri mais par exemple, uniquement du verre…on s’en fout du carton et des plastiques (et en laissant bouchons et autres sur le verre).

Si le spot où il s’est posé pour la nuit ou quelques jours n’a pas de réseau 4G, il faut impérativement changer. Il ne sort de son van que pour shooter quelques plans et ne s’intéresse ni aux humains qui l’entourent, ni à la culture, ni rien en fait. Si la possibilité de faire une belle image n’est pas présente, qu’importe l’environnement, il faudra aller ailleurs ou rester devant l’ordi pour poster sur les réseaux l’image qui aura le plus de like…

C’est tellement triste de ne vivre ou plutôt de ne voir qu’au travers d’un appareil sans regarder autour. 

Vivre dans une maison roulante qui peut se déplacer partout et ne rien apprécier ni même parfois en sortir pendant des jours.

Se poser pour se poser… expérimentation moyenne. Un spot en bordure de route, sans charme aucun, blindé de mouches et sans rien autour alors qu’à quelques kilomètres (15 min de route hein), il y a un spot quasi sur une crête avec vue plongeante de chaque côté sur les vallées. En plein soleil. Ah oui, c’est important le soleil, peut-être même plus que l’eau potable de ce que j’ai pu me rendre compte. Pouvoir regarder des vidéos, lire des articles et rester enfermé dans un lieu sans vue s’est donc avéré plus important et intéressant que la nature elle-même. 

Les jours de pluie je ne dis pas… Ce n’est pas toujours agréable d’être trempé et après de se retrouver dans un espace plus ou moins exigu, d’où il peut, avouons-le, être difficile de se débarrasser de l’humidité (et une connexion et de la batterie sont très appréciables dans ces moments là).

Attention à ne pas se méprendre, c’est cool d’avoir de l’électricité et de l’eau mais en tout réalisme, ma vue de la vie sur la route n’était pas forcément associée à un téléphone qui sonne H24 ou une présence sur les réseaux.

Je ne vais pas non plus cracher sur une installation 4G sur la route, car c’est un confort supplémentaire qui est agréable mais je souligne juste qu’il faut un juste milieu et tempérer les choses.

J’idéalisais plus le grand air, les paysages et qu’importe si le réseau manque une journée. Il sera toujours temps de se ’reconnecter’ quelques jours plus tard. Prendre le vélo ou la voiture pour aller explorer les alentours.

Vivre en fait. Simplement.

Vivre en se connectant aux gens grâce à la parole, la convivialité, l’échange, le partage et non vivre par écran interposé. 

Aller voir les voisins sur le spot du jour ou de la semaine, faire des échanges, apprendre de leur parcours, parler de tout et de rien. Refaire le monde et le lendemain apprendre la mécanique en leur filant un coup de main le tout en ayant le téléphone posé dans un coin pendant une semaine et profiter pleinement de l’instant présent. Un même moment, deux visions/approches différentes.

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